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2021, Amphigouri voyage

"Parce qu'il faut pouvoir vivre plus loin" / Lettre : Saison 3 / Septembre-Décembre

                     

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Tournus, le 25 décembre 2021,19h40, 
2 degrés celsius, 46°33’38 N / 4°54’40 E 

 

     Chères et chers amis, mécanos et confidents,

ce n’est plus une rumeur : nous sommes bien de retour à Tournus !

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Pardon, je dois encore rappeler, pour ceux et celles qui ont manqué les deux premiers épisodes, que
je suis d’un gris-Typhon, Acadeuch’, la théâtrale Acadiane avec un avant de 2CV qui parfois fâche les puristes.

C’est bien moi qui ai, pendant un an, véhiculé les stoïques voyageurs en quête d’ailleurs inaccessibles.

De septembre à décembre, j’ai été particulièrement inventive pour perturber la quiétude de mes passagers. L’itinéraire a été totalement déboussolé mais l’aventure, elle, n’a pas perdu un gramme de folie émotionnelle !
J’ai été jusqu'à la panne au milieu-milieu d’un tunnel, une forme de Graal pour moi, qui a fait perdre le Nord à tout le monde.
Même Lucia et Madame Chin ont blêmi et ne pouvaient plus prononcer un mot !

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Si  septembre a permis aux Pouilleux d’éprouver de nouveaux terrains de jeu de Steenwijk à Aabenraa,
si  la vie de cabane en cabane au coeur du parc Thy a offert un autre souffle dans le souffle,
si  Igor Mitoraj, par ses oeuvres monumentales, a poussé chacun, chacune, à la relecture des mythes anciens,
si  les vanneaux huppés ont fait des glissades fascinantes dans des lueurs d’un rose-bleu indiscernable à Dollar,
si Clara, Günter, Jelles, Ingeburg, Kristian, Hanks, Mirjam, Maryse, Ja, Christine, Jürgen, Agnès, Géraldine, Bernhardt ont pris soin d’étirer le temps pour approfondir les rencontres,
si  Wang a fait des raquettes dans la fraîche poudreuse jurassienne,
 

il a aussi fallu  beaucoup de force-courage à mes compagnons de route pour
réinventer l’automne, 
ramasser les fatigues, 
accepter la pauvreté de certaines heures, les doutes,
surmonter les tristesses de belles âmes qui partent soudainement,
dépasser des incompréhensions, des oppositions violentes entre êtres humains,
serrer les dents ou réagir face aux discours mensongers, égoïstes...
 

mais  c’est souvent dans ces heures creuses que se produit le miracle :
miracle d’une lettre, d’un poème, d’un message, d’un sourire, d’amis qui débarquent,

d’un livre qui devient guide, 
d’un rêve confus qui redevient clair.
C’est cet ensemble qui a revigoré les cœurs nomades !

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Moi, Chana, 
je vous confie ces échappés (et leurs hétéronymes), tous heureux d’être de retour
et qui retrouvent peu à peu un nouvel équilibre face au nouveau voyage qui commence avec vous.

Passez me voir de temps en temps, et si le cœur vous en dit, demandez un tour de deuch’,
je ne promets pas que tout se passera sans dysfonctionnement, mais cela aura son charme !

 

Une confidence de dernière minute, j'ai fait un enregistrement-pirate d'un extrait de "La Ballade des Pouilleux", il se trouve sous les photographies de voyage.

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                    Votre Chanapattanam
          qui a été adoptée par Amphigouri.

 

P.S : "pat" en sanskrit c’est à la fois "ce qui tombe" et "ce qui s’envole"
P.S#1 : merci à Catherine pour mon hébergement actuel !

2021, Amphigouri voyage

"Nous ne sommes pas encore demain" / Lettre : Saison 2 / Mai-Septembre

                     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Chères et chers amis,

Aabenraa, 3 octobre, 17h20, 
6 degrés / 55° 2’ N 29° 25’ E

     Je profite d’un moment où tout le monde s’est endormi pour vous écrire ! 
Je rappelle pour celles et ceux qui ont manqué le premier épisode que je suis la 2CV croisée Acadiane qui emmène les unes et les autres sur des routes hasardeuses.

Pardon pour le peu de nouvelles données depuis mai.
Je dois reconnaître que mon rythme et mes délicats pépins mécaniques n’ont pas manqué de rendre aléatoire l’itinéraire de voyage.
J’ai accumulé en deux mois d’été tout ce qu’on peut craindre : 
crises des : durite d’essence, joint SPI, bobine, reniflard, boîte de vitesse, pot d’échappement, avance à l’allumage, soufflets de cardans et pneus arrière !

 

Malgré l’étonnante patience de mes passagers et les formidables rencontres dues à mes soucis, j’avoue être responsable de certaines déviations !
Par exemple, après la vie de cabane à Sauguis dans les Pyrénées nous devions franchir le col du Somport pour traverser les paysages de l’Aragòn, mais, j’ai préféré Trie-sur-Baïse !
En juillet, Polly et Lucia ont fait un cirque pour se rendre à Parme, j’ai pris la route direction...Conques. 
Puis soudain j’ai voulu retrouver la mer du Nord, j’ai embarqué tout le monde à Dunkerque, puis tracé vers Namur, Den Haag, Texel, Husum, Tønder ! 
Je voulais du plat, du calme, du repos intellectuel, voir des plongeons arctiques et des courlis, sentir les vents accordés par Hamlet !

 

Oui, Julien et Nathacha se sont accrochés pour continuer avec moi ! 
C’est mon allure si attachante, quasi-amicale et ma « réparabilité » à 100 % qui les a décidés à m’adopter définitivement. 
Si ça continue Amphigouri va monter un spectacle sur l’intérêt d’avoir une Acadeuch’ au XXIème siècle. 

 

Depuis mai les Pouilleux ont donné leur ballade dans des contextes originaux : église désaffectée, jardin en friche, forêt, grange et dunes. 
En août, ces mêmes Gueux ont décidé de présenter leur histoire en anglais dans la rue et dans des parcs publics, expériences étonnantes parfois géniales, parfois frustrantes mais essentielles.

 

Nos trois échappés du Sé-Tchouan ne perdent pas le Nord, Wang en tête dit et redit « Le passage des heures » de Fernando Pessoa (pardon, Álvaro de Campos) et entretient des correspondances sous forme de lettres-océan avec des artistes « sensationnistes ».
Shen-Té offre des cours de danse chinoise et du thé au jasmin sur des places publiques pendant que Madame Chin râle, tague (elle part d’ailleurs faire une école de tags à Berlin cet automne), tricote mal et mange comme quatre !

 

Les Picard continuent à observer les murmurations, à entretenir un secret amour pour le jeu des étoiles filantes, à habiter les songes, à s’éveiller à la grandeur des images.
Ils rencontrent des facteurs, camionneurs, surfeurs, soldats, gendarmes, lacaniens, ingénieurs, agriculteurs, poètes enragés !
Ils ne peuvent s’empêcher de douter, de chercher le sens à chaque nouveau pas, de fouiller des sujets complexes jusqu’à trop tard dans les nuits. 
Ils voudraient souvent être ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils auraient pu être…
N’empêche ils font leur bonhomme de chemin en douceur et toujours plus au présent.

 

Je vous laisse regarder les visuels récoltés au gré des mois
et 
la vidéo que Shen-Té a souhaité vous transmettre pour que vous commenciez apprendre la danse du printemps !

 

Chana(pattanam), 
une Acadeuch’ grise et fine qui fait tout pour rentrer avant minuit le 31 décembre !

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2021, Amphigouri voyage

"C'est ici qu'est l'ailleurs" / Lettre : Saison 1 / Janvier-Avril

                     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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   Les chères et chers amis,
8 janvier, 6 degrés, soleil tranquille, j'ai quitté Tournus à 10h15.
Pardon, je me présente, je suis Acadiane métissée 2 CV, joliment grise avec comme réputation : fort capital sympathique.
J'ai été baptisée Chanapattanam et je vous en laisse chercher la signification !
Donc, 8 janvier, je mets le Cap vers l'Est...
A mon bord, les Peachum, Polly, Lucie, Macheath, Julien, Wang-Choun, Chen-Té, la Madame Chin' et Nathacha.
Dans ma partie fourgonnette un lit, le Petit Robert éd. 1967, trop de poésie, des Daf', un bouzouki, des valises en carton,
un atelier pour des correspondances à rallonge, et des secrets.
30 avril, déjà, 20h16, marée montante, 10 degrés, petits nuages qui flottent dans rien...
Les Picard ont découvert des régions françaises et réinventent leur métier
pendant que 'leurs' nombreux autres ont réussi à partir loin, plus loin, bien loin et sans passeport : l'imaginaire est bien une force.
Wang est au Portugal, Chen-Té en Iran, Polly à Londres et les Peachum rêvent d'un voyage en Italie.
Nathacha et Julien découvrent des ailleurs déroutants, réfléchissent au tremblement du temps, se font de nouveaux amis, vont le plus doucement possible, doutent, réalisent quelques rêves fous, cherchent les pourquoi, écrivent beaucoup, chantent, jouent dehors et souvent !
Pour les rejoindre...c'est facile, d'abord cap vers l'Italie via Chauffayer puis osez un demi-tour net pour rejoindre le Finistère, via Barnave, Establet, Blanlhac, Poitiers, Sainte Anne d'Auray. Visez ensuite Nantes, la Saintonge, les marais d'Orx et le col Burdincurutcheta...
Pas impossible que la semaine prochaine ils gardent des moutons ou des ânes ou...qu'ils vivent dans une cabane perchée à S.St.E !
Vous leur manquez mais ça, vous le diront pas...
Et surtout rappelez-vous  : "Quand la route est faite, il faut la refaire."
Des pensées. Bien à vous et ainsi de suite,
                    Votre Chanapattanam'.

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